Noé DAVAL

  Ici, vous retrouverez un petit entretien avec un ou plusieurs apprenants d’Artline à chaque édition du Journal. Le but de cette rubrique est de vous présenter de manière professionnelle et de mettre en avant vos travaux, vos créations et vos projets. N’hésitez pas à remplir le formulaire à la fin du journal si vous souhaitez qu’on vous mette en avant dans le cadre d’une petite interview ! ✨

Ce mois-ci, Noé DAVAL, en B2 Game Art, s’est présenté lors de cette interview d’apprenant mensuelle, il a répondu avec beaucoup de sincérité à toutes nos questions et on peut ressentir son envie de partager et d’échanger. Merci Noé !

Portfolio 👉 ArtStation / Instagram et Linkedin 

Peux-tu te présenter ?

J’ai 27 ans, je m’appelle Noé Daval, je suis en actuellement à Grenoble et j’habite tout seul 😂. J’adore la 3D déjà, c’est pour ça que je suis en Game Art et j’adore tout ce qui est séries et films, donc la cinématographique, je pense avoir une grosse culture cinématographique

J’adore la musique aussi, et c’est l’une des seules choses que je ne fais pas moi-même malheureusement, j’aime tout ce qui est traditionnel donc pas trop ce qui est électronique, je suis plus porté sur pop-rock, post-rock aussi qui est, je pense, un des genres de
musique plus sérieux. En sport, j’adore le badminton mais je n’en ai pas fait depuis trois ans, depuis le Covid en fait. Normalement je vais pratiquer l’escalade après mes histoires de déménagement/emménagement. J’ai fait pas mal de sport en fait : un peu de tennis, ping-pong, du foot, je n’ai pas aimé d’ailleurs, puis du karaté pendant cinq ans, je me suis arrêté assez rapidement, je ne retenais pas mes coups, j’étais trop indiscipliné pour rester et le professeur m’a demandé de partir. C’était intergénérationnel donc je devais avoir huit ou neuf ans et je me suis retrouvé avec des personnes qui en avait quarante/cinquante et qui mettaient des grosses « bastos ».

On The Battlefield We Rise
J’adore l’écriture, j’écrivais pas mal. J’avais commencé un bout de roman, mais j’ai laissé tomber sans jamais oublier mon idée dans la tête, la trame. Il y a une époque, j’écrivais beaucoup de poèmes et des essais de remise en question, tout ce qui est questions existentielles avec un aspect très philosophique et symbolique. Je suis beaucoup dans le symbolisme, c’est peut-être pour ça que j’adore lire aussi. Même si j’ai pas dû toucher un bouquin depuis deux ou trois ans, à part un bouquin de cours, je n’ai pas le temps quoi.

J’aime le dessin aussi, même si je suis vraiment une quiche. J’ai un Instagram de dessins mais ce n’est pas du dessin conventionnel.

Quel est ton rapport aux jeux vidéo ?

Comment dire... mon rapport avec les jeux vidéo est très conflictuel, parce que d’un côté j’adore ça, mais j’ai toujours été un joueur dans mon coin, à jouer à des jeux auxquels
personne ne jouait. Moi je joue depuis onze ans à Guild Wars 2, il y a très peu de gens qui y jouent donc je joue tout seul dans mon coin 😂.

J’ai un peu joué à Zelda sur Gameboy, à Mario Kart sur DS, etc. mais sans plus, je ne me considère pas comme un joueur qui connaît tous les Sonic de chaque année. Je n’ai pas joué à
Metroïd, ni à Doom et plein d’autres. Je ne vais pas me forcer à jouer si je sais que ça ne va pas trop me plaire.

University Amphithéâtre

Quel est ton parcours avant Artline ?

J’ai un Bac STMG de base. Je voulais aller en Littérature, mais on m’a dit «Non, ce n’est pas possible». Après, j’ai voulu faire Scientifique, on m’a dit «Non, ce n’est pas possible». Du coup je suis allé en STMG, j’ai fait ça haut la main. Ensuite, je suis allé à la fac de Psycho pendant longtemps. J’ai eu ma licence, et pour le master, je voulais aller en neurosciences cognitives, mais ça ne s’est pas fait, je n’avais pas les notes suffisantes. 
En fait, j’ai redoublé mes deux premières années. Il y avait 10% de chance pour un étudiant en Psycho d’avoir sa licence. Avec des petits soucis de santé, j’ai fait ma licence en cinq ans, et pendant tout ce temps j’ai réussi à augmenter ma moyenne un peu plus chaque année. C’est quelque chose qui m’a construit aujourd’hui parce que c’est très dur de commencer la première année, de se faire des potes, de créer des liens et ensuite devoir tout recommencer l’année suivante en plus d’avoir raté son année. De plus, ça s’est reproduit une fois encore. Mais c’est aussi l’une des seules fois où je me suis senti confiant dans ce que je voulais faire. 

Space Station
La première année, j’avais entre zéro et cinq de moyenne, je me suis dit «Ouais mais attends, c’est la première année, on ne va pas la compter parce que c’est ça, c’est compliqué». J’ai recommencé avec une méthode différente d’apprentissage, je passais énormément de temps à la bibliothèque universitaire à réécrire mes notes, faire des fiches etc. J’ai gagné deux à trois points de moyenne. J’avais cinq de moyenne, puis huit, puis neuf, puis onze. A ce moment- là, c’était une libération en fait, je me suis dit que j’allais continuer et persévérer

Je me rappelle que j’étais à un petit café en ville avec ma mère, quand j’ai eu mes résultats, une vraie petite scène de film 😂. C’était la plus belle chose que j’ai eu de ma vie de me dire : «Putain, tu vois, ça a payé, c’est parce que tu as bossé et que tu n’as pas lâché !», de voir à quel point j’ai pu avancer, en partant de là où j’étais, presque au fond du gouffre, et d’arriver à avoir ce que je voulais avec de la détermination.

J’ai eu ma licence, il y a eu le Covid, et comme je n’ai pas eu de master, car il fallait au moins quinze de moyenne pour être pris, je me suis dit «Bon mec, on fait quoi maintenant ?». Je me suis dit «Pourquoi ne pas faire de l’animation avec les enfants ?», donc je me suis lancé dans un BAFA. Pendant l’été, j’ai fait ma petite semaine de BAFA, l’aspect théorique.
Après ça, je me suis lancé dans un service civique en tant qu’animateur pour
enfants. On proposait des activités à des enfants de quartiers, c’était un peu compliqué parce qu’il y avait encore quand même le Covid. 
Pendant l’été suivant, j’ai été moniteur de scouts à Toulouse. Après tout ça, mes parents m’ont demandé si je ne voulais pas me lancer dans quelque chose qui me plaisait vraiment, pour en faire mon métier. Je me suis demandé ce que j’aimais et les jeux vidéo sont ce qui m’est venu à l’esprit. C’est pour ça que je suis là aujourd’hui. Je suis arrivée à Artline en B1
avec la promotion de novembre, et je suis en B2 maintenant.

Pourquoi le Game Art en particulier ?

Parce que depuis que j’ai quinze ans, j’ai commencé à m’intéresser à tout ce qui était éditeur de cartes, notamment DODS. Je ne faisais pas de la «modé» comme on connaît aujourd’hui mais l’éditeur de cartes était basé sur Hammer donc tu pouvais faire des “extrudes”, faire ta carte, mettre des «displacements » etc...

En fait, c’était les anciens moteurs de jeux avec tous les « assets », mais après il fallait configurer par exemple les explosions, il fallait configurer la prise du drapeau, il fallait configurer les sons, comme si tu faisais un jeu, et moi j’ai adoré ça. On est allé en Normandie avec mes parents, et j’avais des livres concernant tout ce qui était fortifications allemandes pour pouvoir les dessiner et faire des plans.
Je me suis amusé à imaginer, déjà à l’époque, des cartes de jeu avec une stratégie spécifique. Je faisais du design typiquement et je savais que c’était cette direction qu’il fallait que je prenne. Partager l’expérience de jeu que je veux donner aux joueurs. Le Game Art, pour moi, c’est la conceptualisation du jeu mais de manière palpable.

Pocket

Quel est ton objectif professionnel en   sortant de l’école ?

Je veux devenir environnement artist, je suis sûr de ça, et c’est là où je veux me diriger. 

"Je me destine vers ce corps de métier, et non ailleurs, parce que « c’est ce que je fais de mieux." 

Je sais que je le fais bien et je sais que j’ai encore à m’améliorer. Je pense avoir une sensibilité dans ce domaine.

Quel est ton objectif professionnel dans cinq ans ? As-tu un projet, une mission, ou une entreprise de rêve ?

Je me vois toujours en tant qu’environnement artist, senior dans une entreprise
qui me plaira avec des projets intéressants. Je suis flexible, si on me dit de faire du médiéval ou totalement autre chose, je n’ai aucun problème avec ça.

Serais-tu prêt à te déplacer à l’international pour travailler ?

Oui oui ! J’ai déjà envisagé de partir, ça dépend bien sûr des jobs mais j’ai déjà anticipé.

As-tu fait un stage ou prévu d’en faire un ? Si oui, où ? Comment ça s’est passé ?

Silent Library
Non, mais j’y pense car c’est toujours intéressant. C’est toujours ça de pris d’apprendre avec des professionnels

Pour moi, mon investissement dans un stage dépendra de mon capital temps et énergie surtout, parce que j’ai quelques projets en parallèle et me donner sur plus de trois objectifs me fatigue mentalement et je ne veux pas bâcler ceux qui me tiennent à cœur.

As-tu déjà été contacté professionnellement ?

Alors oui mais c’était un scam 😂, la personne m’a contacté et envoyé sur sa page Instagram, elle me disait “C’est super, j’adore ce travail en 3D. Est-ce que tu veux faire un truc d’animation de BD avec nous?”. Le compte n’avait aucun rapport avec ce dont on me parlait. Donc, j’ai évidemment supprimé le message. Aussi, je viens de me créer un compte LinkedIn, donc je verrai, peut-être qu’on me contactera.

Quels travaux te rendent le plus fier ? Pourquoi ?

Mes travaux je les considère comme de l’Art mais c’est pas de l’Art. Je dis en général que c’est assez “brut”, certains dessins ont été faits lorsque j’étais en Afrique et ça se ressent. Lorsque j’ai commencé à faire des dessins il y avait très peu de couleurs. Je considère que mes dessins sont un livre ouvert, c’est toute ma vie et du coup j’en suis très fier.


Au départ, ce sont des dessins qui sont en noir et blanc, avec beaucoup de traits et d’hachures, j’essaye de donner un côté mosaïque sans laisser de la place au vide. Ils sont très symboliques, abstraits, avec des motifs tribaux. Ils ont évolué avec le temps et
je commençais à faire des formes plus définies : des larmes, des gouttes... mais toujours avec mes traits, hachures, un découpage géométrique à l’intérieur.





Ensuite, il y a eu le premier dessin avec des personnages, une petite fille et un chat qui ont été les premiers à avoir une figure et une silhouette. J’utilise beaucoup le rouge pour le regard et montrer sa direction.





J’ai dessiné d’autres thématiques : une sirène, un fond marin, ou “Les Eternels” de Pompéi, j’ai représenté cette scène avec une mère qui va se mettre au-dessus de son enfant pour le protéger, ou dormir avec lui. Pour moi, ce sont des éternels parce qu’ils sont “toujours vivants”, c’est pour ça que que j’ai symbolisé leur coeur en jaune, puisqu’il est toujours palpitant. Quand je les revois maintenant, je comprends qu’ils représentent le cheminement de ma vie, les travers que j’ai eu. Du noir et blanc ils ont évolué en couleur et je trouve que ça représente bien ma prise de confiance

"Il y a une maturité qui s’est développée et j’en suis fier parce que c’est tout simplement moi."

Le dernier dessin en date que j’ai fait, il me représente et il s’appelle “Zèbre”. Je lui ai donné cet aspect de sérénité juste avec des traits simples, un sourire et une mosaïque arc-en-ciel
sortant de mon esprit pour représenter une multitude de choses.

Je suis un Game Art donc faire un dessin “joli” je ne suis pas calé et donc j’aurais bien voulu savoir dessiner avec un design plus abouti pour “Zèbre”.



Quels outils/logiciels utilises-tu le plus ?

Mon clavier et ma souris 😂. Sinon, Blender et ZBrush maintenant que j’ai compris comment ça fonctionnait.

Est-ce que tu maîtrises d’autres compétences ?

Je parle en anglais, pas encore couramment, mais j’ai des notions en anglais qui sont quand même assez stables et qui me permettent d’avoir une conversation. Je sais travailler en équipe, j’ai toujours travaillé en équipe, et j’aime ça. J’ai des recommandations au niveau du service civique pour le travail en équipe et donc je peux demander des recommandations sur ce point.

Est-ce qu’un autre métier/domaine, dans l’industrie du divertissement, t’intéresse ou que tu aurais envie d’apprendre ?

Le Character Design, c’est une compétence que je veux acquérir. Je sais que j’ai beaucoup de lacunes dessus, mais que c’est une compétence que je veux développer.

Dream Desk

Est-ce que tu as des artistes que tu admires et que tu suis quotidiennement ?

Moi déjà, je me suis moi-même, c’est pas mal, ça fait un peu de baume au cœur 😂.
Plus sérieusement, je ne suis pas forcément de gens au quotidien. Au niveau du cinéma,
j’ai un réalisateur en tête qui est vraiment très intéressant et que je conseille d’ailleurs pour
les amateurs de cinéma et même pour l’animation, parce qu’il a des compositions d’images
et des choix de couleurs incroyables, même les scénarios sont très intéressants. C’est Wes
Anderson, qui a fait “Budapest Hotel” ou encore “Fantastic Mister Fox”, “L’île aux chiens”.

Ils sont exceptionnels, que ce soit dans la qualité d’images, les choix artistiques et ses films
sont vraiment bien, il n’y a pas d’autre mot à dire. J’ai vu au moins cinq fois “Budapest Hotel”.
Dans la littérature, c’est un gros coup de cœur pour Bernard Werber. J’ai lu pratiquement tous ses livres. 
En acteur que j’aime beaucoup, je pense à David Tennant qui a joué dans “Doctor Who” dans la saison six je crois.

As-tu des influences et comment ont-elles contribué à ton travail ?

Pour mes influences, je vais répondre pareil que la dernière question.
C’est vrai que j’ai eu un coup de cœur pour Guild Wars 2, j’adore cet univers, il est poli, il est émotionnellement intéressant, il a une composition d’image au top, il est beau.

Il y a Bernard Werber aussi qui m’a beaucoup influencé sur ma manière de réfléchir et de voir les choses. Il y a aussi, du coup, Wes Anderson, avec la composition d’images, tu vas avoir David Tennant avec son jeu d’acteur et son histoire, et tu vas avoir un animé qui s’appelle “Gintama”, l’histoire se déroule pendant l’ère Edo mais avec des extraterrestres qui ont envahi la planète Terre et donc tu as un mélange de science-fiction et de traditions
japonaises. C’est énormément basé sur l’humour japonais, il y a beaucoup de stéréotypes et beaucoup de caricatures. Par exemple, les personnes noires sont caricaturées avec
des grosses lèvres, les Américains pareil, ce sont de gros baraqués super cons etc. Mais il y a tout le temps des références japonaises à l’intérieur, et c’est très drôle.
Je me retrouve un peu dans le personnage avec son histoire, il est assez seul avec un passé lourd. Après dans l’histoire, le personnage, c’est un peu le gros déconneur qui ne pense
qu’aux femmes et qui va boire tout le temps des coups. 😂


The Artist Desk

Postes-tu tes travaux sur les réseaux ? Lesquels as-tu ?

Au niveau des dessins, je poste sur Instagram, et au niveau de la 3D, je poste sur ArtStation. Je suis aussi sur Twitter mais je ne l’ai pas mis à jour depuis un certain moment.

As-tu un message à faire passer, un conseil à donner ?

J’ai envie de dire aux gens que nous sommes une multitude de vies et que seconde après seconde, c’est une vie après l’autre.

"Ce que je veux dire par là, c’est : n’oublions pas de rêver et que de jour en jour, de seconde en seconde et de minute en minute, nos rêves peuvent devenir réalité tant qu’on a la force de réfléchir et de continuer à rêver."

Formulaire 👉 Interview


Charte éditorial indépendante 2023
by

Comité des apprenants
Téa VALLIER (B2 CAI)
Thierry ARGENSON (B3 GD)
Roland LE (B3 GD)
Leny ROUX (B2 CAI)
Enriqué GARCIA (B2 GD)
Kimberley BOULON (Alumni DG)
Rafael FRANQUET (B1 ART)
Sara TEXIER  (B3 CAI)
Loryn CORREIA (B3 CAI)

comitedesapprenants@gmail.com

   








Commentaires